Bonjour
mes shrimps!
« Un gamin d’Paris c’est tout un poème » faisait la rengaine. « Rempli d’insouciance, gouailleur et ravi de la vie qui chante… » Au fond, rien n’a changé depuis les années 50 où l’oubliée Mick Micheyl célébrait de la sorte le Titi parisien dans toute sa splendeur dégingandée. Toujours aussi rêveur et dégourdi, toujours un peu ange, un peu démon aussi, il reste surtout indécrottablement romantique. Dernier spécimen du genre à se mettre en valeur : Fantastic Mister Zguy, un pseudo de comic book derrière lequel se cache Ghislain Chavanne.
Mister Zguy (prononcez Zgaille) jongle avec les sons et les époques avec une intelligence devenue rare en ces temps où l’usage abusif des programmations informatiques et le recours systématique aux logiciels semblent en dispenser beaucoup de toutes recherches, voire de la moindre compétence.
Du coup, sa démarche a le don de séduire l’oreille tout en rafraichissant la mémoire. À la manière d’un styliste de haute couture, il passe maître dans l’art de choisir les bonnes matières sonores et les meilleures correspondances, d’élire la couleur d’un clavier, d’un synthé en fonction d’une guitare, et de rendre contemporain ce qu’il emprunte au passé. Tout ça sur ce mode insouciant, faussement velléitaire, qui fait le charme éternel du Titi parigot, de Jacques Dutronc à Thomas Fersen.
Francis Dordor, 2022
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